Le documentaire Nicole Kidman, Eyes Wide Open, qui s’inscrit dans la collection d’ARTE France Developpement (Arte Distribution) "Cinema Icons", présente un point de vue inédit et extrêmement personnel sur la vie et les choix artistiques de la célèbre actrice. Symbole de Hollywood mais également d’indépendance et d’émancipation des femmes, Nicole Kidman se raconte elle-même au travers des extraits d’une longue interview, dévoilée ici pour la première fois. Valérie Montmartin, productrice chez Little Big Story, et Florence Sala, responsable de la distribution internationale & du marketing chez ARTE France Developpement (Arte Distribution), nous dévoilent les détails de la naissance du projet, ses forces ainsi que ses atouts pour l’international.
Unifrance : Comment est née l’idée de ce documentaire sur Nicole Kidman ?
Valérie Montmartin : D’une envie commune entre le réalisateur Patrick Boudet et moi. Tous deux cinéphiles, nous nous interrogions sur le paradoxe de sa carrière, celle d’une méga star hollywoodienne qui fait aussi le choix de films introspectifs d’auteurs et d’autrices venus plutôt du cinéma d’art et d’essai ou du cinéma européen, ou même du cinéma underground comme John Cameron Mitchell. Et puis, Nicole Kidman endosse aussi des rôles que personne de son rang n’ose porter, comme son rôle de femme battue complexe dans la série "Big Little Lies" par exemple (dont elle est l’une des productrices). Cela nous laissait entrevoir une matière très riche.
Ce documentaire propose un point de vue très personnel sur la vie et l’œuvre de la célèbre actrice, pouvez-vous nous parler du choix de cet angle particulier ? Quel nouvel éclairage apporte-t-il sur cette icône du cinéma ?
VM : L’angle est porté par Patrick Boudet et il a surtout été écrit par lui dans son scénario après de nombreuses rencontres et une réflexion autour de son travail en tant qu’actrice, mais aussi en tant que productrice. Patrick, qui est un ancien prof de philo, a construit le récit autour de l’idée suivante : Nicole Kidman pose les fondements d’une problématique qu’elle développe sur 30 ans et plus de 70 films : le statut de la femme dans la société. Interrogeant les structures familiales, sociales et professionnelles, Nicole Kidman traque les formes d’asservissement subies ou volontaires, les pièges de l’habitude et du silence, les empreintes patriarcales. Film après film, Nicole Kidman désigne également ses maux en jouant tous les drames qui l’effraient dans la vie : le deuil, l’infertilité, la soumission, le viol, la trahison, l’abandon, le rejet de sa progéniture, la vieillesse… faisant de son cinéma une oeuvre miroir.
C’est Nicole Kidman elle-même qui se raconte et porte ce documentaire. On y découvre aussi des interviews exclusives. Comment s’est déroulé le travail de collecte documentaire, avez-vous rencontré des difficultés ?
VM : Pour raconter cette histoire, nous avons notamment utilisé un document inédit : la voix de Nicole Kidman enregistrée lors d’une longue interview par Michel Ciment, le critique de Positif, éminent spécialiste de Stanley Kubrick et de Jane Campion. Cet entretien qui retrace sa carrière est un point d’appui exceptionnel pour notre documentaire. Cela nous a amenés à traiter en off chaque intervention de Nicole, afin qu’elle soit elle-même le fil rouge de la narration. Patrick a mené des entretiens avec ceux qui suivent sa carrière ou qui ont travaillé avec elle, notamment Gus Van Sant (Prête à tout) ou James Cameron Mitchell (Rabbit Hole). Ils ont répondu présents avec beaucoup d’enthousiasme !
Le documentaire séduit déjà très largement à l’international, comment expliquez-vous ce succès ?
Florence Sala : Ce documentaire s’inscrit dans notre collection "Cinema Icons", devenue une référence pour ce type de portraits très haut de gamme dans leur traitement. C’est en quelque sorte devenu un label distributeur, gage de qualité qui permet de porter les titres qui la composent. Ce documentaire sur Nicole Kidman est vendu dans le cadre de cette stratégie et rencontre d’ailleurs un succès inégalé du fait du traitement très personnel qu’il propose, offrant une proximité avec l’actrice, mais aussi la femme, qui ne se livre que très rarement de la sorte. De plus, Nicole Kidman est devenue une véritable incarnation du Women Empowerment à l’œuvre à Hollywood, une des clés pour que le film voyage.
Le film est déjà vendu dans de nombreux territoires…
FS : Tout à fait, un cas particulier à citer est celui de l’Australie, où deux chaînes ont accepté de l’acheter en première fenêtre, pour la première chaîne puis pour la suivante, ce qui est extrêmement rare. Nous avons également réalisé de nombreuses ventes, notamment en Scandinavie, au Canada, en Pologne, aux Pays-Bas, en Afrique, en Suisse, en Israël, ou encore en Amérique latine.
Vous avez présenté le programme aux French TV Screenings et aux Press Junkets des Rendez-vous d’Unifrance à Paris. Ces temps forts vous ont-ils permis d’établir de nouveaux contacts ? Quels étaient vos objectifs, et quels sont vos objectifs futurs ?
Nous avons reçu des offres sur les principaux territoires européens : Espagne, Pologne, Italie, Grande-Bretagne, notamment.