Inspirée de l’affaire Agnès Le Roux, la série de fiction French Roulette - A Mother’s Ordeal retrace le combat d’une mère pour faire éclater au grand jour la vérité sur la disparition de sa fille. Simone Harari-Beaulieu, productrice chez Effervescence, et Julia Schulte, SVP International Sales chez France tv distribution, nous détaillent les intentions de cette série, véritable plongée dans l’univers des casinos niçois, et ses indéniables atouts pour l’international.
Unifrance : Comment est né le projet ?
Simone Harari-Beaulieu : Nous aimons particulièrement, dans l’équipe d’Effervescence, nous inspirer des histoires du réel pour créer des œuvres de fiction. L’affaire Agnès Le Roux est une saga judiciaire française, sans doute l’une des plus mystérieuses de notre époque. Amour, trahison, drame, manipulation… tous les ingrédients d’une fresque romanesque y sont réunis. Dans un constant dialogue entre réalité et fiction, nous avons d’abord produit une série documentaire : "L’affaire Agnès Le Roux, Confidences d’un condamné" pour le groupe Canal+, diffusée en décembre dernier, tout en développant, en parallèle, la série de fiction pour France Télévisions. C’est formidable que le public puisse (re)découvrir cette histoire avec des narrations très différentes !
Quel est le pitch de la série, en quelques phrases ?
SHB : La série s’inspire librement de l’histoire vraie du Palais de la Méditerranée.
Nice, années 1970. Renée Le Roux dirige d’une main de fer le casino historique de la ville, objet de toutes les convoitises. En pleine guerre des tapis verts, elle se dresse seule face à la mafia et refuse de céder aux intimidations et aux propositions de rachat de son principal concurrent Jean-Dominique Fratoni, bien décidé à devenir « l’empereur des Jeux » de la Côte d’Azur.
Mais au cœur de ce combat, sa fille, Agnès, vit une passion sentimentale avec le sulfureux avocat Maurice Agnelet. Elle ne se doute pas qu’il roule pour l’ennemi de sa famille : elle vend ses parts, faisant basculer la majorité. Quelques mois plus tard, Agnès disparait mystérieusement. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Pour Renée, aucun doute : Maurice Agnelet a tué sa fille. S’engage alors entre eux un jeu du chat et de la souris, un combat de quarante ans jusqu’à ce qu’éclate la vérité.
Qu’est-ce qui fait la singularité de cette série ?
SHB : Cette série est singulière pour plusieurs raisons. D’abord, elle se déploie sur une période très longue. Renée Le Roux a traqué sans relâche Maurice Agnelet. D’abord innocenté aux assises, il a fallu un coup de théâtre pour qu’enfin elle obtienne sa condamnation. C’est le combat d’une vie d’un personnage hors du commun. Ensuite, la série nous plonge dans le monde fascinant, et peu exploré en fiction française, des casinos. L’arène de cette série est donc aussi tout à fait singulière. Nice, dans les années 70, devait devenir le Las Vegas Européen. Renée Le Roux se retrouve au cœur d’une guerre des tapis verts qui implique la politique de la ville et la mafia. Les niçois qualifient cette affaire de véritable « salade niçoise ». Ce sont aussi les multiples facettes de cette affaire qui font sa singularité : French Roulette - A Mother’s Ordeal, c’est tout à la fois une affaire criminelle, une saga familiale et judiciaire, une histoire d’amour et un thriller.
Enfin, un casting de prestige incarne ce récit avec des comédiens qui étendent leur palette de jeu là où on ne les attend pas : Michèle Laroque dans le rôle de Renée Le Roux, mère déterminée et femme d’affaires inébranlable ; Yannick Choirat dans celui de Maurice Agnelet, un homme ambigu et manipulateur ; et Marie Zabukovec dans celui d’Agnès Le Roux, amoureuse romanesque et rebelle.
Quels sont ses atouts pour séduire un public international ?
SHB : La Côte d’Azur est, de longue date, un endroit mythique pour le monde entier. C’est un lieu de villégiature très prisé des touristes, un lieu de fantasmes avec la Méditerranée, Nice, son iconique Promenade des Anglais et ses casinos historiques. La série se déploie dans ce décor emblématique pour raconter l’histoire d’amour tragique entre une jeune et riche héritière et un avocat séduisant et manipulateur, qui va sceller le destin tragique de deux familles. Récit d’une double saga familiale, dans laquelle deux clans s’affrontent. Tout pour Agnès est une tragédie humaine qui parle à tous. Enfin, le combat de Renée Le Roux pour la mémoire de sa fille est héroïque. Son courage et sa détermination résonnent pour toutes les mères tant ils illustrent l’amour inconditionnel d’une mère pour son enfant.
Julia Schulte: La série va séduire par son univers bien identifié et haut en couleur : la Riviera dans les années 70, qui devient à l’époque une sorte de capitale de la « high society » européenne avec ses casinos, les milliardaires et la Mafia. Elle séduira également, bien sûr, par le fait qu’elle raconte une histoire universelle et forte : une mère qui se bat pour protéger sa fille, l’amour et la manipulation, la faiblesse.
Quelles sont vos ambitions pour le programme à l’international ?
SHB : Nous espérons bien sûr que la série soit vue dans le monde entier. Nous pensons sincèrement que cette histoire peut parler à tous, en Europe et dans le monde. Vincent Garenq, le réalisateur, Nicolas Jean, Isabelle Dubernet et Olivier Eloy ont réussi à rendre à ces personnages réels toute leur puissance dramatique. Le réalisateur travaille à ce que les personnages nous entraînent dans leur sentiment d’amour, de haine, de vengeance et d’avidité pour faire vibrer le public.
JS : Notre première ambition était de trouver le bon cadre pour le lancement et nous étions ravis d’être sélectionnés au Coming Next From france pour le lancement de ce projet sur le marché international. Nous avons entamé à Lille les premiers échanges avec les diffuseurs européens et il y a eu beaucoup d’intérêt de la part de ces diffuseurs. Nous allons donc poursuivre les échanges lors de nos rendez-vous au prochain MIPTV.
Vous avez présenté la série lors de la session de pitchs du Coming Next from France, qui a eu lieu pendant le Series Mania Forum. Quelles sont vos impressions après cette session ?
SHB : Nous sommes très reconnaissants au festival Séries Mania et à Unifrance de nous avoir donné cette opportunité de présenter la série. Le public de professionnels était au rendez-vous pour écouter les cinq séries françaises sélectionnées et pour nous permettre de rencontrer de futurs partenaires.
JS : Je trouve que c’était un cadre exceptionnel pour le lancement d’une série d’une telle envergure, et cela nous a permis d’optimiser notre approche marketing : la création du trailer, les interviews avec Anne Holmes et Michèle Laroque par exemple. Je pense que la qualité de la session était au rendez-vous et nous avons pu convaincre le public – toujours très exigeant à Lille.
Avez-vous déjà des contacts ou des pistes pour l’export de la série ?
JS : Oui, nous discutons en amont – comme le tournage n’est pas encore lancé – avec des diffuseurs en Allemagne notamment, en Europe du Sud et les plateformes.